mercredi 9 avril 2014

V.A. Ame Caline / Soul Coaxing - 22 versions (compile maison)



L'histoire est simple, à partir du succès de la chanson de Michel Polnareff "Ame Câline" en 1967, Raymond Lefèvre créera en 1968 une version instrumentale qu'il nommera "Soul Coaxing" (je ne connais pas la raison de ce choix. Pour une question de droit, ou plus facile à exporter en anglais peut-être). C'est sur la version de Raymond Lefèvre que se baseront tous les orchestres qui suivront. Chacun apportant des arrangements légèrement différents et ornements personnalisés. Beaucoup adopteront cet instrumental. Il faut dire qu'il se classera dans les Charts anglais, ainsi qu'au Billboard américain.
A ces versions orchestrales (mais aussi au moog, à la trompette...), j'ai ajouté les adaptations en anglais de Peggy March et des Four Freshmen. Mais également deux versions en espagnol, dont celle de Sandro, parfaitement craignos !

Le Polna lien est là
Ou là

01 Ame Caline - Michel Polnareff 2:59

02 Ame Caline (en italien) - Michel Polnareff 2:58
03 Ame Caline - Marc Almond 3:13
04 Soul Coaxing - Raymond Lefevre 2:35
05 Soul Coaxing - The Tony Hatch Orchestra 2:30
06 Soul Coaxing - Biddu Orchestra 2:59
07 Soul Coaxing - Sounds Orchestral 2:31
08 Soul Coaxing - Norrie Paramor 2:25
09 Soul Coaxing - Apollo 100 2:26
10 If You Loved Me - Peggy March 2:37
11 Soul Coaxing - The Ventures 2:18
12 Soul Coaxing - Billy May & Orchestra 2:27
13 Soul Coaxing - Orquesta Romanticos De Cuba 2:14
14 Soul Coaxing - Billy Vaughn 2:36
15 Soul Coaxing - The Four Freshmen 2:25
16 Soul Coaxing - The Many Moogs Of Killer Watts 2:41
17 Soul Coaxing - John Schroeder 2:35

18 Alma Carinosa (version espagnole) - Groupo 15 2:43
19 Alma Carinosa (version espagnole) - Sandro 2:37
20 Ame Caline (Live) - Michel Polnareff 5:33
21 Soul Coaxing - Kenny Baker 2:54
22 Soul Coaxing - Red Devils 2:46

13 commentaires:

  1. Je pensais justement que c'était Raymond Lefèvre qui avait signé les arrangements (sublississimes) de l'original. Du moins, c'est ce que le mythomane Guy Lux prétend dans une archive. Mais c'est l'orchestre de Jean Bouchety qui joue. Dommage qu'il n'y avait pas la version instrumentale en face B... Sur la version que tu as postée ici, l'ingé s'est excité sur les molettes "panoramique"... Ou alors, je pense qu'elle était destinée au marché japonais. Ils exigeaient des grands effets stéréo, ça leur permettait de mieux comprendre les paroles! C'est un fan de France Gall qui m'a appris ça.

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  2. D'ailleurs les rééditions japonaises ont toujours un son particulier par rapport aux autres pays. De là à ce que ça aide à mieux comprendre les paroles... D'autant qu'avec France Gall, ça part parfois en sucettes !

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    1. Et encore, des sucettes qui ne valent que quelques pennies... Je me dis : à quoi bon?

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  3. En tout cas, j'ai pris mon pied hier soir en écoutant toutes ces versions! Merci pour ce travail.

    Cette chanson a réussi avant l'heure l'alliage entre la musique pop (c'est une bluette légère - en apparence - format 45t, très easy listening) sur des arrangements dans le style d'une musique à programme, proto-symphonique. On est loin d'un orchestre symphonique affublé d'une batterie et d'une guitare électrique comme c'est souvent le cas (night of the proms...) C'est exactement le contraire ici. Pas étonnant, il y avait de vrais musiciens classiques de la vieille école dans le monde du spectacle à cette époque-là Je pourrais en parler pendant des heures (et je ne suis pourtant pas fan furieux de Polnareff).

    Mon interprétation est sans doute un peu excessive, mais la version de Polnareff est une sorte de souhait onirique, une prière, exprimée par le protagoniste, dénué de la moindre sexualité apparemment (ou sublimée). C'est l'enfant en lui qui parle, car c'est un imaginaire très opératoire, très concret : la forme est une annonce, il recherche un ami, un logis, une compagnie, un "câlin"... Il doit se battre contre le doute, et ma réalité qui lui fait peur, et finit par choisir l'imaginaire pour satisfaire son désir à la fin. C'est ce que illustrent et décrivent, selon moi, les arrangements originaux. Bref, c'est un chef-d'oeuvre. C'est un faux rythme de barcarolle (la main gauche joue du 4/4, mais la droite du 6/8) mais il n'y a pas la moindre partie rythmique dans l'orchestre, à part deux coups de tambour à un moment. Juste un orgue hammond qui bat la mesure, mais toujours dans le cadre d'un onirisme enfantin.

    J'ai toujours été surpris du look particulièrement sage de Polnareff à l'époque de cette chanson : cheveux courts, noirs, habits sobres, voire austère. Un vrai enfant de choeur, apprenant sa leçon de rythmes syncopés derrière un académique piano. On est loin du beatnik adulescent décoloré à la guitare qu'il était avant et du look de folasse peroxydée qu'on connaît si bien qu'il aura par la suite.

    Avec la version de Raymond Lefèvre, on est dans la pop pure. D'une barcarolle, on passe à un rythme de cavalerie avec cette caisse claire qui bat la mesure comme si on partait à la chasse! Mais c'est un choix délibéré à mon avis, commercial et non artistique, qui a porté ses fruits vu le nombre d'adaptations! Etrangement, sur le 45t, cette caisse claire est pratiquement inaudible, alors qu'elle est à l'avant-plan sonore sur le 33t. Et ce piano électrique, c'est une faute de goût ça en revanche! Ou alors c'est un effet appliqué dessus? Je trouve qu'il y a aussi que les violons sont trop agressifs. Je sais pas pourquoi, quand ils arrivent, je pense à Superman qui file dans le ciel! Ils sont trop aigus aussi. Mais bon, il fallait trouver quelque chose pour remplacer la voix. Mais ça reste très joli! Ici, on est dans la décoration quand on était dans l'art avec l'original...

    Biddu orchestra : du Philly Sound, j'adore! Je suis sûr qu'ils ont dû plus réfléchir que Raymond Lefèvre pour faire une telle adaptation.

    J'ai eu aussi un frisson en entendant le début de la version de Kenny Baker. Enfin, je retrouvais l'onirisme clair de lunesque de la version originale, jusqu'à ce qu'arrive cette trompette. Le contraste entre l'accompagnement et le timbre de la trompette en devient caricatural!

    Bon, j'arrête mon cours d'harmonie à deux balles, on va croire que je m'y crois. Je vais aller me remettre un Claude Dauray ;-)

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    1. La façon dont tu parles de ce morceau, me fait penser à "Love is Blue". Là c'est Mauriat qui a sublimé cette composition, du grand André Popp (mort récemment dans l'indifférence générale d'ailleurs...). Gainsbourg était très doué également en s'inspirant de thèmes classique pour écrire ses musiques. Mais comme dit, c'était au service de chansons pop. Quoi que "Je t'aime, moi non plus" a énormément était repris par des orchestres Easy Listening...
      Merci d'avoir pris le temps d'écrire tes impressions. C'est très intéressant !

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    2. Ben dis, on a les mêmes références! Le pauvre André Popp en effet, c'est injuste (quoiqu'on en sait rien, c'était peut-être une teigne) La version de Léandros est terne, Mauriat lui a vraiment insufflé les sons qui étaient dans l'air du temps à cette époque-là. Sans les paroles, c'est encore mieux.

      Pour Gainsbourg, on dira qu'il a voulu faire preuve de pédagogie... Qui ne connaît pas l'étude op.10 n°3 de Chopin désormais? Et j'avoue que je suis toujours très excité quand je trouve une galette avec une copie de "Je t'aime..." J'en ai justement trouvé encore une l'autre jour sur un MFP (23 663, "Slow"). C'est souvent à côté de la plaque question chanteurs/euses (c'est le cas ici). J'en ai rassemblé une vingtaine jusqu'à présent. Une autre chanson qui m'excite assez, mais qui en revanche très peu copiée car casse-gueule, c'est "I'm not in love". On arrivera plus jamais à reproduire ce Fender Rhodes.

      Mes impressions... euh, je me rends compte que c'est plutôt une logorrhée. J'espère ne pas t'assommer!

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    3. "Je t'aime, moi non plus" fait partie de la catégorie des chansons où on peut vite se ridiculiser. Comme celles de Claude François ou de Johnny Hallyday. J'ai un gros faible pour les reprises de Cloclo. Fou rire garantie ! Les voix très typés ne sont pas faciles, la caricature n'est jamais loin. Je pense aussi aux reprises de Guichard.
      "I'm not in love" n'est pas évidente parce qu'elle peut vite de venir rasoir. Elle est très subtile.

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  4. Ah oui, et voici le lien youtube de cette version avec le mixage japonais fou. On entend des chose qu'on entend pas dans le régulier :

    https://www.youtube.com/watch?v=C8PBv6X6CLY&list=PLFGFNKT7xpklcWrM6eGB_hwJW5jUBB1HU

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    1. Il est impeccable ce mixage. La voix et tous les instruments sont parfaitement clairs et au bon niveau. J'ai peu de CD en pressages japonais, mais ceux que j'ai eu l'occasion de trouver d'occasions (neufs ils sont inabordables) m'ont souvent bluffés. Je pense aux albums de Ian Gillan notamment.

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  5. Quand Ame Caline jouait sur le radio (Belge), j'avais je pense 2 ou 3 ans. Ma mère m'a raconté une fois, quand je l'entendais, je marchais en tremblant comme en trance vers le radio, et je collais mon oreille contre. Et oui, votre compilation me porte beaucoup de joie et des souvenirs d'un temps, qui, peut-être, n'existe que dans mon coeur. Bravo, vraiment, bravo et merci beaucoup.

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    1. Il faut être touché par la grâce pour composer une telle mélodie. Et Polnareff l'a souvent été. Raymond Lefevre y apportant son génie par-dessus.
      Merci pour votre commentaire Sevenup.

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  6. La qualité des mixages japonais vient aussi du fait que la sensibilité de l'oreille est différente d'un pays à l'autre (http://www.frequences-langues.fr/le_saviez_vous.html) et que par conséquent ils ont obligés d'accentuer certaines plages de fréquences pour ne pas entendre de la bouillie sonore....

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    1. Néanmoins, quelque soit le pays et le mixage, une daube reste une daube. C'est son côté universel :)

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